Salut tout le monde!
C'est Marie-Pascale qui va vous raconter notre arrivée sur le continent africain!
C'est en soirée qu'on est partis dimanche de Montréal, errant jusqu'à plus soif dans le joli nouveau terminal international de YUL. Rien de vraiment extraordinaire à raconter mis à part une madame un peu fatigante qui nous avait abordé pour poser des questions et qui chialait contre le tapon de monde qui faisait la file pour entrer dans l'avion: "non mais c'est rendu vraiment désagréable de voyager." Quel ne fut pas notre bonheur de voir qu'elle occupait le siège à côté de nous dans l'avion!
Entre le délicieux repas et le champagne (merci Air France!), Francois a écouté des films et j'ai pu dormir un peu (merci résidence!). L'escale de 4h à Paris est passée rapidement vu qu'on a dormi tout le long sur des bancs comme des hobos, puis on a pris notre vol vers Dakar, où on est arrivés à 20:30 heure locale! C'est l'humidité plutôt que la chaleur qui nous a frappé en sortant de l'avion et on a pu observer à fond les douanes sénégalaises où on allait passer les 45 prochaines minutes! L'avion était moitié africain, moitié français et un dixième asiatique. (Oui je sais Papa, ça donne plus que 100%.) On savait qu'il y avait beaucoup d'échanges commerciaux entre les Chinois et l'Afrique mais il y avait aussi quelques Coréens dans le vol. Quant à eux, les Français viennent souvent au Sénégal pour affaires, tourisme ou pour passer leur retraite dans un pays moins onéreux. En tout cas, l'une d'entre elle avait l'air de bien regretter son choix et chialait abondamment sur (la non-)efficacité des douanes et sur à quel point les files en France étaient mieux organisées et que ça lui donnait des envies de ne plus jamais revenir ici! Une Sénégalaise a fini par s'en mêler et lui a fait comprendre qu'ils n'avaient pas de leçons à recevoir de l'aéroport Charles de Gaulle!
On est finalement sortis de l'aéroport à la recherche de Erwan, la moitié masculine du couple d'amis qu'on allait visiter à Dakar! L'organisation de la sortie de l'aéroport est originale mais bien pensée: un grillage entoure le chemin qui se rend jusqu'au stationnement, ce qui évite que les gens forment un attroupement monstre et que le pauvre touriste en décalage horaire ait à se faufiler parmi eux en fuyant les "taxi", "taxi", "hôtel"? Par contre, ça fait un peu comme si les gens derrière les barreaux étaient en prison et comme ils n'ont rien d'autre à faire que de te fixer intensément quand tu passes, ça fait un peu intimidant...
On a finalement retrouvé Erwan puis on l'a accompagné à sa voiture avant de se rendre chez eux, assise pour ma part dans un des sièges de bébé à l'arrière! Marilyse et Erwan sont un couple d'amis de Québec, mais qui habitaient dernièrement à Ottawa depuis que Marilyse a changé d'emploi pour le Ministère de l'immigration et des réfugiés du Canada. Ils sont à Dakar depuis cet été, avec leurs deux garçons: Matteo (4 ans) et Antoine (2 ans et demi), deux enfants blondinets à croquer et qui ont de l'énergie à revendre!
Ils habitent dans le quartier des Almadies, ze quartier chic de Dakar. Reste qu'avec ses rues en terre, les déchets et le gros rat qui traversait la rue quand on y est arrivés, ce n'est pas nécessairement ce qu'on aurait dit d'emblée! La maison, fournie par le gouvernement canadien, est hautement sécurisée avec de grands murs et des barbelés au-dessus, et est gardée par un gardien à temps plein! Une fois dans le garage géant, une allée recouverte de fleurs roses nous mène au palace, qui compte 4 chambres, 2 salons, une salle à manger et 6 salles de bain! Disons que nos amis, plutôt du type simplicité volontaire, ont fait un saut quand ils sont arrivés initialement!!
Marilyse nous attendait avec des biscuits et du jus du fruit de baobab (aussi appelé du jus de bouille)! Vous saviez que le baobab faisait des fruits?? Pas nous! On en a vu et ça ressemble à des grosses patates verdâtres qui pendent sur des branches molles du baobab... On s'est donnés des nouvelles des derniers mois et on s'est fait raconter comment est la vie à Dakar en tant qu'expatriés avec tous les défis que ça comporte! Puis on s'est retirés dans notre chambre d'amis (du double de notre chambre à Québec) pour notre première nuit en sol africain!
On s'est éveillés au son des 2 poules qui passent leurs journées dans le jardin devant la maison et on a déjeuné avec Marilyse et les garçons, avant de quitter pour aller visiter la ville avec eux! Dakar est chaotique, probablement une des villes les plus désordonnées qu'on ait vues! Et on adore! Les maisons sont carrées, majoritairement en chaux beige, et disons qu'elles sont soit à moitié construites ou soit qu'elles tombent presque en ruine...! Les rues sont sablonneuses, avec des nids-de-poule dont Montréal pourrait être jalouse, et n'ont pas vraiment de noms pour la plupart. C'est une ville qui bouillonne d'énergie, avec des gens partout, des autos pare-choc à pare-choc, du bruit... Chaque carré de trottoir est occupé par une dame qui vend des arachides, des réfrigérateurs, des vendeurs de T-shirts ou des vieux papis en costume traditionnel qui observent l'anarchie ambiante. Niveau locomotion: des taxis déglingués jaunes et noirs et des vieux bus puants se partagent la rue, avec quelques chevaux tirant des charrettes!
Notre premier arrêt a été la statue de la Renaissance africaine, œuvre délicate s'il en est une, avec ses 52 mètres de haut, représentant un couple et un enfant, tous trop dénudés au goût de l'islam local. Bizarrement, elle a été construite par la Corée du Nord, dont l'ambassade est d'ailleurs le voisin direct de la maison de Marylise et Erwan (pour le plus grand plaisir de François)! Comme la statue surplombe Dakar sur une des deux seules collines de la métropole (appelées "les Mamelles"), on a pu admirer la ville d'un côté et la mer de l'autre!
Puis on s'est rendus au Phare sur l'autre Mamelle, construit en 1864. On a stationné l'auto pour monter un peu à pied et on se croyait instantanément loin du brouhaha de la ville, entourés de plantes grasses et avec la vue sur la mer! Il faut dire qu'on est en hiver mais Dakar est une ville avec d'emblée peu de verdure. Il y a de grands baobabs et quelques palmiers mais sinon la nature se concentre surtout dans des jardins privés ou avec des plantes en pots qui longent les murs. Après une visite guidée du phare, on a joué à "1, 2, 3, statue" avec les garçons puis on est revenus tranquillement vers l'auto, pour se rendre à la mosquée de la divinité. Imposante mosquée avec 2 minarets en céramiques blanches et colorées, elle est voisine d'une plage bien vivante! Des pirogues colorées en bois (grosses comme un rabaska) y sont échouées en attendant leur tour, faisant un peu d'ombre à des Sénégalais qui faisaient la sieste en dessous ou qui réparaient des filets de pêche! D'autres faisaient cuire du poisson sur un feu ou certains en combinaison de plongée se lançaient à l'eau pour attraper quelques poissons! On est restés un bout de temps devant la mer, à jaser avec Marilyse pendant que les garçons filaient le pur bonheur en jouant dans le sable et en ramassant des coquillages.
En revenant vers l'auto, poursuivant un des milliers de troupeaux de chèvres qui bêlent toute la journée, on est passés au beau milieu d'une querelle entre des pêcheurs / des gars de la construction. Il faut dire que les Sénégalais ont parfois l'air de s'engueuler copieusement alors qu'ils ne font que parler alors je ne saurais dire de quoi il s'agissait ici!
Revenus à la maison, on a joué autour de la piscine avec Matteo et Antoine pendant que Marilyse préparer un dîner (on vous l'a dit qu'on était reçus comme des rois?!). En fait, c'est juste François qui s'est baigné finalement. Il faut dire qu'il ne fait pas SI chaud actuellement: 17 degrés la nuit et jusqu'à 27 le jour donc c'est très très tolérable, même frais par moment! François: mais comment résister quand tu peux nager en regardant flotter le drapeau nord-coréen chez les voisins??
Après avoir couché les enfants pour la sieste et les avoir confié à Fatou, la nounou / femme de ménage vraiment gentille des enfants, notre trio est parti explorer le quartier de N'gor à pied! Marilyse, qui n'a pas eu beaucoup de congé pour visiter, semblait aussi contente que nous de découvrir la ville! On s'est rendus à la plage via quelques ruelles anonymes où des Dakarois tiennent des minuscules dépanneurs ou des ateliers de couture!
L'île de N'Gor était juste devant nous et on a décidé de sauter dans une des pirogues qui fait la navette. Déjà mouillés jusqu'aux mollets pour pouvoir grimper dessus, on a pris place sur des planches de bois, les pieds trempant dans le 20 cm d'eau accumulé dans la cale du bateau, vêtus de vestes de sauvetage qui ont dû faire la guerre. Quelques minutes plus tard, on était rendus sur la petite île! On a fait le tour tranquillement, longeant quelques falaises magnifiques sur lesquelles se jetaient des vagues d'eau turquoise! L'île était constituée de petites ruelles avec des plantes grimpantes en floraison partout, c'était superbe!
Revenus au point de départ, on a attendu la pirogue de retour en regardant les recrues de l'armée apprendre à nager! Chacun leur tour ils devaient aller dans l'eau et se faisaient montrer comment faire de la brasse, en allant de plus en plus creux à chaque fois! On a pu observer le manège pendant assez longtemps parce qu'il n'y avait tout simplement pas de pirogue qui revenait sur l'île... Morale sénégalaise #1: les choses se passent leeentement. Ce n'est pas parce que le trajet a été super efficace la première fois qu'on peut compter là-dessus la fois suivante! Après un bon 45 minutes d'attente, où on stressait un peu parce que Fatou finit de travailler habituellement à l'heure où on attendait toujours la pirogue, on a fini par pouvoir revenir sur la terre ferme!
On a remercié Fatou et on est repartis avec les enfants pour un resto où on avait rendez-vous avec Erwan et d'autres employés du Ministère de l'immigration ou du nouveau Bureau du Québec à Dakar (Lydia et Matthieu), que François connaissait déjà! Le petit resto était vraiment mignon, à aire ouverte sur la plage et on a eu droit à un beau coucher de soleil! On a jasé longuement devant la bière locale Flag et on a mangé nos premiers mets sénégalais: brochette de lotte (un poisson) et poulet à l'ail (c'était bien bon)!
Voilà pour notre première journée, bien relaxante malgré qu'elle était bien remplie!
On sent bien les contrastes. K
RépondreSupprimerTrès évocateur, on s'y croirait... à 110%!
RépondreSupprimerMorale sénégalaise #1... Vous n'auriez pas rencontré le grand-père de Boucar Diouf, par hasard, sous un baobab?
RépondreSupprimerMadeleine