Salam aleykoum! Ça va? Ça va, ça va!
C'est MP qui continue!
Notre plan de la journée était de se rendre au Lac Rose, à 45 km de Dakar. Pfff facile, en 30 minutes on est là? Pas vraiment... On a déjeuné et joué à cache-cache avec les garçons (qui sont dans leurs 2 semaines de congé à chaque 6 semaines, grâce au système d'éducation français) puis on a marché avec eux et Fatou vers l'arrêt d'autobus, saluant encore une fois tous les gardiens des environs qui connaissent les deux gars!
Vous nous connaissez, on n'aime pas prendre de taxis, mais le transport en commun est vraiment de la marde ici... On a attendu le bus 61 une quinzaine de minutes, un tacot moyennement délabré (chanceux!) dans lequel on a passé l'heure et quart suivante! François a jasé un peu avec d'autres passagers: les hommes nous abordent facilement, contrairement aux femmes qui le font juste pour vendre des cossins... On a pu observer le paysage, toujours autant chaotique et cacophonique. Surtout dans les petits quartiers dans lesquels on passait, pleins à craquer de gens ou de chèvres ou de vaches qui relaxent dans les poubelles. Comme le faisait remarquer François, Dakar est une ville de 3 millions d'habitants, où on dirait que l'entièreté de la population se retrouve dans les rues! Il y avait aussi plusieurs marchés, c'est à dire des tables les unes à côté des autres recouvertes de vieeeeeeux parasols sales ou de bâches en mauvais état. Disons que ma fibre végétarienne s'est enhardie en voyant quelques étals où il y avait plus de mouches que de chair sur les morceaux de viande...
On est descendus au terminus dans la petite ville de banlieue de Keur-Massar, où on a attendu le prochain bus, en remarquant que la majorité des femmes y étaient voilées ou avaient un turban sur la tête, contrairement au centre-ville de Dakar. Environ la moitié des gens portent le costume traditionnel. Les Sénégalaises sont vraiment belles! Avec de longues jupes comme celle de Falbala dans Astérix, du même tissu que le haut avec des froufrous à la taille. Souvent elles ont un foulard dans les cheveux avec le même tissu aux formes géométriques colorées, et un châle sur les épaules! Elles peuvent aussi avoir de longues tuniques amples! Les hommes qui sont habillés traditionnellement sont vraiment beaux à voir aussi, avec de longues robes ou des tuniques et des pantalons du même tissu, brodés en avant et aux poignets. Soit ils ont un "skull cap", soit ils ont une tuque en laine avec un petit pompon compact!
Après un autre 45 minutes d'autobus, on est arrivés au Lac Rose, moins impressionnant que ce qu'on s'imaginait, je dois l'avouer. Le lac, de 3 km de long, est excessivement salé (10 fois l'eau de la mer) et une algue microscopique sécrète un pigment rouge pour se protéger du sel! D'où la couleur rose, donc. C'est vrai que l'eau a une couleur particulière (l'intensité dépend des conditions climatiques) mais les alentours du lac sont moins jolis. Dès la sortie du bus, on s'est fait happer par un gars qui offrait des tours, proposition qu'on a déclinée avant d'aller marcher un peu près du lac et de se faire ré-aborder par un autre. Hilala ça devient lourd... On est allés manger dans un petit resto avec une cinquantaine de mouches et des Sénégaulois (le surnom des Français qui vivent au Sénégal) pour nous tenir compagnie puis on est partis avec un des guides pour une excursion en 4x4, chose que Siasia et sa blonde nous avaient conseillé de faire.
Sécuritairement assis dans une boîte de pick-up des années 20 décorée de dessins tribaux, on est partis autour du lac pour débuter par la section où ils récoltent du sel. Les hommes, enduits de beurre de karité pour protéger leur peau, passent une dizaine d'heures par jour les pieds dans l'eau pour briser les plaques de sel au fond du lac et les ramasser avec des tamis. Ils les mettent dans des barques en bois, qui contiennent 1.5 tonnes de sel, puis, une fois sur le rivage, les femmes s'affairent à les vider et à former des tas de sel sur la plage. Il y a des amoncellement de sel partout, de blanc brillant à brun plein de poussière (ce qui ressemble un peu à de la vieille neige)! On produit ici autant du gros sel pour les routes d'Europe que de la fleur de sel pour consommation courante, surtout destinée au marché africain. Et paraîtrait-il que de se baigner dans le lac guérit les rhumatismes et les hémorroïdes! Génial!
Puis on a continué le tour vers un petit village derrière le lac, niché en plein dans le désert! C'était vraiment beau: des maisons en brique à moitié construites (comme partout), des arbres et des cactus de temps en temps, des enfants qui jouaient et disaient bonjour, des animaux... le tout entouré de sable orangé! On s'est enfoncés un peu plus loin dans les dunes, entrecoupées de petits arbustes ou de palmiers autour d'une oasis. C'était superbe! On était évidemment secoués dans la benne du pick-up en montant et descendant les dunes, ce qui ajoutait au plaisir! Puis on a aperçu la mer pas trop loin et on est descendus la rejoindre en roulant sur le sable humide! Les vagues étaient vraiment magnifiques et la plage allait à perte de vue!
Le retour au village s'est ponctué de "viens voir la boutique de mon frère" et de "madame, regarde mes bijoux" ou de "je te fais un très bon prix sur les statues", univers dans lequel on ne s'est pas éternisé. Le rutilant bus 73 nous attendait et signifiait son départ à grands coups de klaxon. Le trajet a semblé interminable, un bon 2h15 de poussière qui entre par la fenêtre, d'arrêts sans raison, de 15 km/h et pour la première fois, de vendeurs qui entraient pour vendre des gommes. Celui qui a eu le plus de succès dans la quête de piécettes a été un albinos!
Un peu beaucoup crevés de notre trajet, on s'est rendus au mini centre d'achat des Almadies pour acheter des petites provisions pour le lendemain, et on s'est arrêtés dans un café pour manger des croissants en écrivant le blog, avant de revenir à la maison. Avec le recul, c'est vrai que le quartier des Almadies est pas mal plus chic que le reste de la ville (en partie parce que les maisons sont terminées?) et on y a croisé un nombre record (enfin, c'est relatif) de toubabs (les Blancs) revenant du travail. Revenus à la maison, on a soupé avec les garçons et Erwan et fait un Skype avec Marilyse, avant de profiter de leurs laveuse-sécheuse! On s'est couchés relativement tard, sachant qu'on allait se lever tôt le lendemain pour notre journée dans le désert de Lompoul!
De blanc à brun en passant par le rose? Les vêtements sont si bien décrits, étiez-vous en shorts? K
RépondreSupprimerHé oui, François était en short!
SupprimerPour manger, vous préférez la compagnie des mouches ou des Sénégaulois?
RépondreSupprimerMmmmmh bonne question! Certainement pas les mouches!
SupprimerAinsi le costume traditionnel est un moyen de mettre de la beauté dans cet environement chaotique? Faut le faire...
RépondreSupprimerMadeleine