samedi 18 mars 2017

Dernière journée au Sénégal et retour

Nganda def pour une dernière fois! C’est toujours François au clavier!

Pour bien débuter notre dernière journée au Sénégal, on a repris une formule gagnante, soit le déjeuner sur la terrasse en regardant la mer! C’est le genre de moment où tu te dis: « Wow, on est en mars et je regarde tranquillement la mer en déjeunant en pyjamas… il y a pire que ça dans la vie! » Ne nous jalousez pas trop vite, rappelez-vous qu’on avait encore tous les deux le rhume, même si notre condition s’améliorait lentement! Pour votre information, oui, le gars qui faisait ses push ups bizarrement sur la plage la veille était toujours au rendez-vous ce jour-là!

Après avoir ramassé nos affaires, on a dit adieu aux falaises et aux plages de Toubab Dialaw puis on a traversé le village vers la « gare routière » locale (qui n’était guère plus qu’un endroit où attendaient 2 ou 3 voitures déglinguées au croisement de deux rues). Ce matin-là, notre objectif était de revenir à Dakar. Malheureusement, impossible d’y aller directement, on devait changer à Rufisque, en banlieue de la capitale. Évidemment, dès qu’on s’est pointés à la gare, les quelques quidams qui chillaient là nous ont tout de suite demandé où on allait, et nous ont ensuite aidé à prendre le bon taxi collectif vers Rufisque! On le redit, mais les Sénégalais sont vraiment chaleureux! Le trajet vers Rufisque a été relativement rapide, et la voiture nous a laissé en plein centre-ville. De là, on comptait prendre un bus vers le croisement Keur Massar, d’où on en prendrait un autre pour se rendre chez Marilyse et Erwan. Encore une fois, de bons samaritains nous ont aidé à prendre le bon minibus!

Paranthèse: il n’y a rien qui amène d’emblée le touriste à Rufisque (d’autant plus que la ville est sillonnée de canaux fétides remplis de détritus). Cela dit, la ville possède encore de bien jolis immeubles coloniaux, en décrépitude avancée malheureusement. Encore une fois, comme à St-Louis, le jour où quelqu’un prendra l’initiative de retaper le vieux centre-ville (et de nettoyer les canaux), il y aura certainement du potentiel...

Bien entendu, les deux bus que nous avons pris par la suite étaient bondés, et, comme d’habitude, nous étions les seuls toubabs passagers! Cette situation n’avait pas échappé à un vendeur de cure-dents ambulant (étonnant fond de commerce), qui a bien essayé de nous vendre avec insistance ses bouts de bois une fois à bord du bus! Comme on refusait poliment, le gars a lancé à la cantonnade quelque chose en wolof qui a fait bien sourire les autres passagers! Ah, le touriste, cet éternel dindon de la farce! :) Cela dit, le fait d’être le seul étranger à bord avait aussi ses avantages. De fait, la jeune maman assise à côté de moi était tout heureuse de dire à son bébé « regarde le toubab, dis bonjour au toubab »! Le petit bonhomme semblait à la fois fasciné et apeuré par ma couleur de peau, si bien qu’il me regardait avec des gros yeux sans oser me faire des tatas, malgré mon grand sourire! 

Le trajet a été étonnement plus court que prévu (on était dimanche et la circulation n’était pas trop intense), et on est arrivés chez Marilyse et Erwan un peu après l’heure du dîner. C’est avec plaisir qu’on a retrouvé Antoine, Mattéo, Erwan et… Marilyse, revenue la veille de sa mission au Cameroun! Ça s’était bien passé, et ça lui a permis de voir trois différences avec le Sénégal: 1) au Cameroun, c’est pas mal plus vert qu’au Sénégal 2) il y a des montagnes là-bas!!! et 3) les gens sont moins sympathiques qu’ici! Ne serait-ce que pour les gens, le Sénégal est effectivement une destination parfaite pour découvrir l’Afrique!

On a joué un moment avec les enfants. Mattéo était tout content de revoir « tigresse » (Marie-Pascale) et « Papa tigre » (moi), dans le cadre de son jeu où on devait imiter une famille de tigres, initié à Lompoul. En tout cas, Mémé-tigresse a depuis un nouveau surnom bien amusant haha! Après, c’était l’heure de la sieste et on en a profité pour prendre l’apéro avec Marilyse et Erwan dans leur magnifique jardin plein de fleurs (et aussi pour se baigner dans leur piscine). Notre après-midi s’est donc étiré en douceur, à discuter entre amis…  La belle vie!

Quand les enfants se sont réveillés, on a commencé à planifier notre souper et on s’est dits qu’il nous fallait, avant de partir, essayer un must sénégalais: la dibiterie. La dibiterie, c’est un peu l’équivalent local d’un St-Hubert: c’est un endroit où on fait griller ou rôtir de la viande qu’on a au préalable débitée en morceaux (d’où « dibiterie »). Il y en a partout dans le pays. Comme nous sommes en terres musulmanes, la viande en question, c’est du poulet et de l’agneau. Ça vient évidemment avec les immanquables accompagnements de frites, salades, sauces et riz. Coup de chance, tout près de chez Marilyse et Erwan se trouvait une dibiterie ayant une excellente réputation. « Il faut bien choisir sa dibiterie! » nous avait en effet mis en garde Siasia au début de notre périple au Sénégal! À force de voir de nombreuses dibiteries peu invitantes lors de nos déplacements, disons que c’est en effet nécessaire de ne pas manger n’importe où!

On a donc pris un repas à emporter et on a dégusté le tout chez Marilyse et Erwan! Le poulet et l’agneau étaient délicieux, et la salade était inexplicablement piquante! On s’est régalés, et il en restait encore pour une armée par la suite! Les enfants ont ensuite eu droit à un spécial: une soirée « Mouk », leur dessin animé préféré (de petits animaux qui découvrent la planète en vélo, tout comme eux découvrent le Sénégal en fait!)! Ils ont donc couru pour aller l’écouter à la télévision, pendant qu’on continuait à jaser en bas. Puis, inévitablement, est arrivé le moment où on a dû faire nos sacs et se préparer à partir pour notre vol de retour, qui quittait Dakar à 23h30. Alors qu’Erwan tentait de coucher les enfants, ceux-ci ont bien compris qu’il se tramait quelque chose… Erwan est revenu nous voir en rigolant en nous disant: «  Mattéo m’a dit de vous dire qu’il allait être très triste que vous partiez » Mattéo est ensuite lui-même venu nous donner un coquillage en souvenir en nous redisant qu’il ne voulait pas qu’on parte… Et quand est venu le moment des adieux, les deux enfants étaient en pleurs! Impossible de ne pas avoir le coeur brisé! On se reverra au Québec!

Après avoir dit au revoir à Marilyse, Erwan est venu nous reconduire à l’aéroport. Merci encore pour tout chers amis!! On était 2 heures d’avance avant notre vol, soit un délai respectable avant de prendre l’avion. Évidemment, on n’allait pas s’en tirer à si bon compte! On a eu la joie d’expérimenter l’inefficacité à son meilleur, avec des files interminables pour passer les douanes et la sécurité… On a bien dû attendre 1h30 pour ces deux formalités!  Bien entendu, il y avait gens qui dépassaient allègrement, toubabs comme Sénégalais… On en revient toujours à ça: considères-tu vraiment que ta petite personne est si importante que tu peux te permettre de dépasser les autres, qui sont aussi écoeurés que toi d’attendre? Ahlalala… Un malheur n’arrivant jamais seul, c’est à ce moment que l’état général de Mémé a commencé à se détériorer gravement… Elle se sentait déjà un peu moins bien durant la soirée, mais là, elle faisait carrément de la fièvre, les courbatures avaient repris, et elle avait un mal de tête épouvantable!… Disons qu’elle combattait une vilaine bactérie sénégalaise, qui ne l’a pas lâchée jusqu’à son retour au Québec et même après…

Un préposé sénégalais d’Air France nous a souhaité un bon voyage avec un grand sourire, et c’est la dernière impression qu’on a eu du pays avant de le quitter: celle d’un endroit habité par des gens hyper accueillants! Au revoir Sénégal! Une fois à bord, la dame assise à côté de nous nous a raconté qu’elle avait dû écourter d’urgence ses vacances en Casamance pour revenir en France car son frère était décédé… Tu parles d’un mauvais coup du sort! Puis, on l’a changé de siège, ce qui a fait en sorte que nous avions la rangée de 3 bancs pour nous tous seuls! Ce fut un léger baume pour Marie-Pascale, qui a pu dormir un peu mieux pendant les cinq heures de vol...

C’est assez crevés que nous sommes arrivés à Paris, où il pleuvait à boire debout et faisait froid. On avait initialement l’intention de sortir un peu en ville durant notre escale de 7h, mais vu l’état de Marie-Pascale et le mauvais temps, on s’est finalement dit qu’on allait plutôt s’installer quelque part pour dormir un peu. Pour une raison mystérieuse, ce n’était vraiment pas clair auquel des terminaux nous devions nous rendre, et nos billets mal imprimés au Sénégal ne scannaient nulle part. Les préposées nous ont envoyé un peu n’importe où, ce qui m’a rendu un peu maussade, la fatigue aidant. Finalement, on a trouvé le bon terminal et - coup de chance - on a découvert des genre de chaises longues pas trop loin de notre porte d’embarquement! On s’est donc installés et on a dormi 4 bonnes heures assez confortablement. Chapeau à l’aéroport Charles-De Gaulle d’avoir pensé aux voyageurs exténués en transit en installant ce genre de bancs pour dormir!

Après cette sieste, on a erré un peu dans le terminal. On a notamment découvert qu’il y avait un mini-musée gratuit exposant des toiles originales de Picasso! Un musée à l’aéroport: quelle bonne idée! Les voyageurs sont souvent désoeuvrés avant de prendre leur avion, et l’aéroport ne leur offre généralement que des boutiques ou des restaurants pour tromper leur ennui. Bonne initiative d’introduire un peu d’art et de culture dans cet univers autrement purement consumériste!

Enfin, on a pris notre vol de retour avec Montréal, en compagnie de jeunes adolescents québécois visiblement de retour d’un voyage scolaire en France. Le vol a été sans histoire, Mémé a dormi de tout son soûl, la nourriture était toujours aussi bonne (la même qu’à l’aller par contre) et on est arrivés vers la fin de l’après-midi à Montréal. Malgré nos sacs pleins de jus de baobab et de bissap, on n’a eu aucun problème aux douanes et on a pris le bus 747 vers le centre-ville. On prenait en fait un lift Amigo Express vers Québec à partir de Berri-UQAM, car on travaillait les deux le lendemain! Eh oui, pas de répit! On commençait par contre à regretter cet arrangement un peu intense, car l’état de Marie-Pascale allait de mal en pis avec de la diarrhée qui commençait. En attendant à la place Dupuis, le moral était au plus bas pour elle, et ça n’a été guère mieux pendant les 2h30 de trajet vers Québec… On n’était pas fâchés de revenir à la maison pour une nuit de sommeil bien méritée!

Ainsi se termine notre virée sénégalaise! Merci encore de nous avoir suivis et de nous avoir laissé des commentaires, on adore ça!

Épilogue:

Dans la semaine qui a suivi notre retour, alors que mon rhume disparaissait, les symptômes de Marie-Pascale s’aggravaient progressivement… Elle a annulé sa journée de travail du mardi pour aller à l’hôpital (pensant qu’elle faisait une malaria) et a rencontré l’infectiologue le lendemain. Son état s’améliorait peu mais elle continuait à travailler car elle n’avait plus de journées de congé en banque à cause du voyage, jusqu’à ce que le vendredi soir suivant notre retour, une brusque poussée de fièvre qui ne retombait pas nous oblige à aller à l’urgence! Inutile de vous dire qu’avec les mots clés « retour d’Afrique » et « forte fièvre », elle est passé au triage en un temps record et a été confinée dans la chambre d’isolement par crainte qu’elle n’ait quelque chose de contagieux! Elle est finalement restée une nuit en observation, au cours de laquelle on lui a administré beaucoup de soluté (elle était fortement déshydratée) et plusieurs doses d’antibiotiques. Elle a eu son congé l’après-midi du lendemain. Diagnostic: un mélange probable d’un virus assez agressif et d’une septicémie à campylobacter (en français: une belle infection digestive d’origine bactérienne, l’équivalent d’une salmonelle). Rassurez-vous, elle a été ensuite complètement remise. On a été malades quelques fois en voyage, mais c’est la première fois que l’état de l’un d’entre nous nécessite une hospitalisation! Au moins ça a eu lieu au Québec! Ce sont les risques du métier…

Au plaisir de vous revoir dans un prochain blog!

1 commentaire:

  1. Rhume de fesses! Voyage mémorable à plus d'un titre. Merci
    K

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