Salut! C’est toujours François!
En se réveillant après une bonne nuit de sommeil, on a tout de suite senti que cette journée s’annonçait meilleure pour nos malaises respectifs! Disons que le sirop contre la toux avait eu un effet bénéfique sur la gorge de Marie-Pascale!
On a débuté la journée de manière glorieuse, en mangeant un gruau sur la terrasse face à la mer… Outre le fait que le paysage était loin d’être moche, ça nous a aussi permis d’observer l’activité matinale sur la plage. Le gars qui faisait ses push-ups dans le sable était de loin le plus intéressant. En fait, il avait creusé un trou dans le sable pour que l’exercice soit plus intense, mais il avait une drôle de technique pour s'entraîner. Pour tout vous dire, on avait l’impression bizarre qu’il était en train de faire l’amour avec la plage! En tout cas!
La région du Sénégal où nous nous trouvions, la Petite Côte, s’étend environ du sud de Dakar à Joal-Fadiouth et est peut-être la plus touristique du pays. C’est là que se concentrent les meilleures plages du pays. On y trouve de gros resorts style « tout inclus » un peu insipides vers la ville de Saly, mais aussi des coins plus épargnés par le tourisme de masse, comme Toubab Dialaw (là où on restait). Et il y a aussi des attractions originales comme la réserve de Bandia et Accrobaobab, qui étaient tous deux au programme de notre journée!
Le transport en commun pour se rendre à la réserve de Bandia et à Accrobaobab depuis Toubab Dialaw étant hautement complexe, on s’était résolus à réserver un taxi pour la journée, qui allait nous attendre le temps qu’on fasse ces deux visites. En entrant dans l’auto, le gars s’est mis à nous débiter quelque chose sans qu’on puisse comprendre quoi que ce soit. Oh boy, toute la journée à ne pas pouvoir communiquer avec notre chauffeur, ça s’annonçait bien! Difficile par contre de déterminer si le dude nous parlait en wolof (chose étonnante avec deux toubabs visiblement pas du coin) ou alors en français avec un accent épouvantable. Au bout d’un moment, un peu abasourdis, on lui a demandé s’il parlait français. « Oui » nous a-t-il répondu le plus calmement du monde, sur le ton de l'évidence. Et tout le reste de la journée, il a jasé avec nous dans un français parfaitement intelligible! Euh… En tout cas, on a pas trop compris, mais bon, des fois, les choses sont un peu mystérieuses en voyage…
Trente minutes plus tard, on était rendus à la réserve de Bandia! C’est une grande réserve naturelle où évoluent en toute liberté de nombreux animaux originaires du Sénégal, de même que quelques « ajouts » en provenance d’Afrique du Sud. Et on peut y faire des safaris! Bon, ce n’est pas le Kenya ou la Tanzanie, mais quand même, c’était tout de même notre premier safari en Afrique!
Sur place, on a fraternisé avec 2 Français avec qui on a partagé le pick-up ouvert pour le safari, question de limiter les coûts. Ils étaient bien sympathiques et l’un d’entre eux avait lui aussi attrapé le rhume. Yé, un autre! « Je pensais être la seule personne à avoir trouvé le moyen de m’enrhumer dans toute l’Afrique de l’Ouest, mais vous me faites sentir moins seul! » nous a-t-il lancé! Il travaillait dans le développement et voyageait fréquemment au Sénégal et ailleurs dans la région. « Les infrastructures sont bonnes au Sénégal » nous a-t-il assuré, provoquant notre étonnement. « L’autre jour, en Guinée, j’ai mis 24h pour faire 400km. Ici, en comparaison, c’est le rêve! Il y a de l’asphalte! » 24h pour faire 400km??? On parle d’une vitesse moyenne de 17 km/h!!! Et nous qui trouvions que les infrastructures au Sénégal laissaient à désirer! Comme dit le proverbe: quand on se compare, on se console!
Et c’était parti pour un safari de 2h! Le cadre était enchanteur, avec sa belle savane exempte de déchets (un gros plus) et parsemée d'immenses baobabs et d’acacias épineux. On a d’abord fait un arrêt à l’enclos des hyènes, question d’observer ce prédateur tacheté typique d’Afrique. Il y en a apparement à l’état sauvage au Sénégal, notamment dans le delta du Siné-Saloum! C’est en tout cas ce que notre guide nous avait dit lors de notre tour de pirogue! Pour l’instant par contre, l’animal, gros comme un berger allemand, n’avait pas l’air bien méchant, bien occupé à roupiller dans sa cage… Ils le gardent en captivité pour éviter qu’il ne bouffe les autres animaux de la réserve, qui sont tous herbivores!
On a ensuite vu plein d’antilopes, d’élans et d’autruches, qui vivent tous naturellement au Sénégal. Mais l’excitation a commencé à grimper quand on a vu deux masses grises au loin: des rhinocéros! OK, ils sont importés d’Afrique du Sud, mais on a quand même pu s’en approcher à moins de deux mètres! C’est immense ces machins-là! On dirait un tank gris avec un corne! Ils broutaient tranquillement en compagnie de phacochères, des genre de sangliers sénégalais… Impressionnant!
Quelques minutes plus tard, j’ai bien cru que Mémé allait exploser de bonheur quand on a fait irruption au sein du troupeau de girafes (là encore importées d’Afrique du Sud)! Ce n’était plus ma blonde mais une petite fille de 4 ans au sourire béat qui était assise à côté de moi! Il faut dire qu’il y avait quelque chose de magique à regarder ces animaux, à la fois magnifiques et bizarres, se nourrir tranquillement à la cime des arbres pendant que nous les regardions! C’est énorme comme machin ça aussi! On restés un bon moment avant de croiser quelques zèbres (sud-africains eux aussi)! On pensait que ça allait être à peu près de la grosseur d’un cheval, mais en fait, c’est un peu plus petit un zèbre. Ça a davantage le calibre d’un âne!
Les rhinos, les girafes et les zèbres ont pas mal été les moments forts de notre visite à Bandia, qu’on a adoré! On a aussi vu plein d’oiseaux et de petits singes. Vers la fin, on a fait un arrêt à un gros baobab. C’est là qu’on a appris que, contrairement aux apparences, le baobab n’a rien d’un bois dur… Avec une clé par exemple, on peut ainsi facilement y forer un trou! D’ailleurs, beaucoup de baobabs portent des marquent circulaires sur leur tronc. C’est que, traditionnellement, les habitants y grimpent en s’aidant de bâtons, qu’ils piquent dans l’écorce molle! En fait, selon les Sénégalais, le baobab fait partie de la famille des herbes et non des arbres. On ne peut rien faire avec ce bois-là, mais c’est dans les baobabs creux que plusieurs ethnies du Sénégal avaient l’habitude d’enterrer certains de leurs morts importants. Un tronc creux pouvait aussi servir de cachette à des familles lors de crises, et, lors des sécheresses, la sève du baobab étaient consommée en guise d’eau. Bref, à défaut de jouer un rôle économique, le baobab avait néanmoins d’autres fonctions utiles!
On a fini notre visite par la mare aux crocodiles, qui jouxte le restaurant du parc. « On leur donne à manger les restants du resto, ils adorent ça! » À voir les panses dodues des reptiles, je n’avais pas de misère à croire qu’ils profitaient bien de cette manne!
Comme on avait faim, on s’est arrêtés pour manger au resto de la réserve. Bon c’était plus chic et plus cher que d’habitude, mais combien de fois dans une vie peut-on déguster un burger d’antilope et des brochettes de zébu? Verdict? Délicieux, en particulier le hamburger! Notre repas a néanmoins été interrompu par la témérité d’un singe, qui a réussi à piquer l’un des pains dans notre corbeille! Ça, c’est le mauvais côté de mettre un resto dans un endroit où il y a des singes en liberté… Évidemment, c’est là où convergent tous ces démons poilus, qui passent leurs journées à utiliser leur habileté légendaire pour subtiliser de la bouffe aux touristes! Les gens rient de bon coeur (sauf quand ils sont pas traumatisés parce qu’un singe vient de leur arracher leur pointe de pizza des mains), mais les serveurs sont exaspérés! En plus, c’est brillant ces bestioles-là! On les a vu faire une attaque concertée contre la cuisine en plein air, mais celle-ci a été contrée par la vigilance des cuistots qui les ont chassés juste à temps haha!
Entre deux quintes de toux pas possible de Marie-Pascale, on a rejoint notre chauffeur de taxi et on a quitté la réserve de Bandia, où on avait vraiment eu un bon moment. Direction: Accrobaobab! Accrobaobab est la version sénégalaise du parcours d’Arbre en arbre, qui consiste en différents circuits d’hébertisme suspendus entre les arbres. À la différence du Québec, par contre, on circule ici entre les baobabs! L’animateur qui nous accompagnait tout au long était vraiment hyper enthousiaste. Il a commencé par nous expliquer comment fonctionnait l’équipement, puis nous a intimé l’ordre de grimper à l’un des baobabs pour débuter le parcours! On était à environ 15m dans les airs, il faisait super chaud, et la première étape consistait à relier l’autre baobab sur un fil de fer d’une vingtaine de mètres. « Embarquez sur le petit banc! » nous a dit notre animateur, désignant le bout de bois trop branlant à notre goût et s’avançait dangereusement dans le vide! Disons que c’était un peu plus intense qu’Arbre en arbre, où le niveau de difficulté est progressif! Ici, boum, on entre directement dans les choses sérieuses, sans transition!
On a réussi à faire plusieurs stations (parfois avec plus de difficultés en ce qui me concerne: je ne suis pas particulièrement habile…) avant d’arriver au clou d’Accrobaobab: la pirogue volante! On s’est installés tous les deux dans le bateau, puis on a glissé sur une tyrolienne pendant une 20aine de mètres haha! On a ensuite continué le parcours jusqu’à la dernière attraction: la longue tyrolienne qui nous ramenait sur la terre ferme, où on a calé notre 1,5L d'eau! Pour terminer, il y avait aussi un exercice d’escalade sur un gros baobab, activité qu’on a misérablement échoué: seule Mémé a atteint le premier palier!
Bref, une attraction bien intéressante et pleine de sensations fortes, mais on est quand même un peu restés sur notre faim… Le parcours était au final assez court, et peut-être un brin trop intense au début!
De retour à Toubab Dialaw, on a pris la fin de l’après-midi vraiment relax, à l’image des milliers de chats qui peuplent la cour de notre hôtel ! Soit dit en passant, l’hôtel où on logeait, l’Espace Sobo-Badé, est un endroit plutôt funky. Niché au sommet de falaises ocres surplombant la mer, c’est un ensemble de bâtiments en faïence et en briques, avec une vibe artistique (beaucoup de sculptures, spectacles de musique) tirant vaguement vers le nouvel âge (on peut y faire du yoga, on trouve des posters avec des slogans bouddhistes sur les murs)… Ce n’est pas kitsch pour autant et c’est un très bel endroit, même si on se serait attendu à un peu plus pour les chambres compte tenu de l’extravagance de l’endroit!
J’ai été m’amuser un peu dans les vagues, même si l’eau était bien froide, puis on s’est installés et on a passé au moins une heure à écrire le blog, peinards, face à la mer. Au soleil couchant, on a été se promener un peu sur la plage. Ici, impossible de ne pas remarquer que le soccer est le sport national: il devait y avoir six ou sept games de soccer qui se jouaient sur la plage lors de notre balade! Et les joueurs étaient de très bon niveau! En revenant, des gens dansaient près de l’hôtel au rythme des djembés, dans le cadre de l’une des nombreuses activités culturelles organisées par Sobo-Badé! Un peu plus loin, il y avait un vieux Français un peu weird, en speedo, qui dansait en transe près d’un feu avec deux Sénégalais tout en marquant le rythme en frappant avec un bâton sur une bouteille de plastique. Il nous a fait un sourire entendu quand on est passé à côté de lui! Pourquoi pas? Ah, vivre et laisser vivre, c’est la clé!
Pour souper, on s’est régalés d’un excellent curry au poisson (pour moi) et d’un spaghetti aux fruits de mer (pour Mémé). Et on a terminé la soirée en allant demander à la réception un seau d’eau chaude, question qu’on puisse se laver! Ah oui, parce qu’ici, on se lave à l’eau froide! Pas de problème en pleine journée, il fait tellement chaud, mais le soir, ça baisse à 22 avec du vent, et c’est pas mal plus frais! Le seau d’eau chaude est alors bienvenu!
On vous laisse sur une délicieuse tournure de phrase sénégalaise! Désormais, ne dites plus « j’ai la diarrhée ». Dites plutôt: « j’ai le rhume des fesses »! Haha!
À bientôt!
François
Le baobab, une herbe! Les bras m'en tombent et ça me scie les deux jambes, comme dirait l'autre, ce qui t'est probablement arrivé, François. K
RépondreSupprimerOn trouvait ça bizarre nous aussi alors on vient de faire une petite recherche! Le Baobab est finalement un arbre (par définition, plante qui mesure plus de 7 mètres avec des branches à une certaine distance du sol)! Probablement que c'est les Sénégalais qui le voient comme une herbe dans le sens où son bois est mou comme celui d'un herbe et qu'on ne peut pas s'en servir comme avec celui d'un "vrai" arbre!
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