Salut salut! C'est MP!
Cette journée-là, on s'est levés relativement tôt parce qu'on anticipait un peu notre deuxième série de transport en commun sénégalais. Après avoir joué un peu avec les garçons et attendu le chauffeur de taxi qui était en retard, on est partis avec eux et Fatou en direction de leur camp de jour, où ils allaient toute leur deuxième semaine de vacances. Amadou, avec son beau grand sourire, est le chauffeur de taxi presque désigné des 2 garçons. Comme il n'y a pas vraiment de transport scolaire, il vient chaque matin les chercher pour les amener à l'école avec Fatou puis ramène Fatou à la maison par la suite, où elle fait un peu de ménage avant de retourner les chercher en début d'après-midi. Heureusement que le taxi ne coûte pas trop cher, et que Fatou est là pour pouvoir le faire car à l'heure où l'école commence, Marilyse et Erwan sont déjà dans le centre-ville en train de travailler!
Parenthèse: alors qu'on roulait dans une rue étroite et que des badauds marchaient un peu trop près de l'auto à son goût, Amadou a roulé (lentement mais tout de même) de façon à accrocher la main de l'un d'entre eux avec son rétroviseur! "Je l'ai fait exprès, ils faut qu'ils dégagent la voie!" de nous répondre Amadou avec un grand sourire!
Après le stop au camp de jour, on a continué un peu plus loin dans la même direction avec Amadou, vers la gare de Pikine. On est peut-être devenus paresseux mais ça ne nous tentait pas de revivre à nouveau le 2h que ça avait pris la veille pour s'y rendre en bus... Les indications qu'on avait eu la veille quand on était allés s'informer des "horaires" vers N'dangane, notre prochaine destination, étaient peu claires...
- Le bus arrive à 8:00, il est prêt à 9:00. Donc arrivez vers 10:00 comme ça vous serez bons pour partir à 12:00!
- Donc le bus part à 12:00?
- Oui mais soyez-là à 10:00 pour être sûrs
- Et qu'est-ce qu'on fait pendant 2 heures?
- Vous vous installez, vous prenez ça relax...
Toujours est-il qu'on est arrivés à 10:30, où un "koxeur" excessivement collant nous a confirmé que le bus était à midi. Plutôt que de suivre son conseil et de s'installer déjà dans le bus, on a réussi à se débarrasser de lui après un certain temps et on est partis acheter de l'eau et des provisions pour la route. Notre ami scotch-tape nous a retrouvé pour nous dire que finalement, il y avait un minibus qui partait à l'instant! Hé bin...
Il était étonnamment vide, ça regardait bien! Mais ce fut un leurre, tout comme la prétention que c'était un bus direct. Arrêtant aux 2 coins de rue pour faire monter du monde, installer des armoires en pièces détachées et des ballots de foin sur le toit ou tout simplement pour ne rien faire de pertinent, on est devenus soudainement moins confortables. À deux sur un banc qui contiendrait normalement 1 personne et demi (ou un obèse?), avec quelqu'un assis dans l'allée, le backpack sous les pieds de François, une barre de métal au niveau de ma taille et de mon genou à droite, le trajet s'annonçait super! Sans compter que dans ce bus, les gens vargeaient sur la carlingue pour tout et pour rien! L'autobus est prêt à partir, blam blam blam! Quelqu'un veut descendre, blam blam blam! Pas reposant!
Nouveauté pour cette fois, j'avais sorti un masque chirurgical de notre trousse de santé excessivement bien garnie, question de protéger un peu ma gorge endolorie des nuages de poussières qui entraient dans le bus. On est ressortis sales, suants et découragés après un bon 5h de route dans le petit village de N'dangane campement, dans le delta du Sine Saloum.
On s'est effondrés dans notre hutte pour la nuit (très beau site mais hutte en manque d'amour) avant de se motiver à organiser notre tour en pirogue, l'attraction principale du Sine-Saloum. Siasia, le collègue de François rencontré à Dakar, nous avait conseillé un piroguier, qu'on a appelé et qui était justement disponible! On partait dans 30 minutes, nous laissant assez de temps pour aller acheter de l'eau et des pastilles pour la gorge afin que je réussisse à survivre à ce rhume/pharyngite du tonnerre. On s'est d'emblée fait aimer par les 2 Libanais qui tenaient le dépanneur quand François a pilé sur un d'entre eux qui était couché par terre pour la sieste!
Ibou, le piroguier, était un grand gaillard souriant, qui avait une petite entreprise de tourisme et qui militait pour l'environnement en faisant notamment des tournées dans les écoles pour éduquer les enfants! La visite a commencée par les bolongs, les petits bras de mer du delta. La végétation est composée uniquement de mangroves, qui peuvent atteindre 2 mètres de haut. Buissons denses, ils ont des milliers de racines qui plongent dans l'eau et qui retiennent la terre sur les îles. Comme c'était marée basse, on voyait bien les racines et les huîtres qui s'y accrochent! Il n'y avait vraiment pas beaucoup d'eau et on est de fait restés coincés dans un banc de sable à un certain moment! Mais ça nous permettait de voir la terre sur certaines îles, colonisées par des milliers de crabes (max 10 cm) rouges et violets, appelés crabes violonistes!
Ibou nous décrivait tous les oiseaux qu'on voyait: martin-pêcheurs, plusieurs types de hérons, aigrettes, aigles pêcheur, cormorans, et mes préférés les pélicans! C'est immense et ça a l'air tellement niaiseux! On avait fait un tour de bateau sur un lac au Monténégro pour voir des pélicans à 100 mètres; ici il y en a partout et on les voit à une 10aine de mètres! On a bifurqué vers l'île aux oiseaux, qu'on a suivie alors que le soleil descendait lentement. C'était un moment parfait pour le tour de pirogue parce que 1. il fait moins chaud, 2. les oiseaux sont plus actifs, 3. la luminosité est belle, 4. il y a moins de pirogues donc on a le delta à nous tout seul ou presque!
On est passés à côté de l'arbre sacré du coin, le seul et gigantesque baobab des bolongs, tout blanc grâce au guano des pélicans qui y ont élu domicile, ridiculement perchés sur les petites branches vu leur taille! Puis on est revenus à N'dangane, bien contents de notre visite! En effet, c'est probablement le plus beau delta qu'on ait vu (Mékong, Amazone, Parana, Danube), entre autre parce que c'est très vert et que l'eau n'est pas brune ici!
Après on a fait une petite marche dans le village pour toubab (le vrai village, N'dangane sambou, est un peu plus loin), où on s'est fait aborder plusieurs fois par une autre Fatou bien insistante: "Hey Marie, tu regardes mes chapeaux? Non? Hé bien tu vas brûler ma belle!". On a mangé dans un bon petit resto avec un thé à la menthe un peu trop astringent puis on est revenus au campement pour écrire un peu de blog.
La nuit n'a pas du tout été reposante, composée de quintes de toux à me faire croire que j'avais la tuberculose! Et François commençait à avoir un mal de gorge lui-aussi! Une douche froide m'a permis de me donner un peu d'énergie après la nuit presque blanche, alors qu'on quittait pour l'île de Mar Lodj pas très loin avec la navette-pirogue de l'hôtel. Endroit paradisiaque s'il en est un, où on aurait bien passé les 2 nuits s'il n'y avait pas eu le problème de réservation!
C'est un complexe de petites huttes, dispersées dans un jardin très bien tenu, devant un large bras du delta! Après avoir dîné au resto, on est allés se baigner dans une eau étonnamment chaude, une activité nécessaire vu la chaleur incroyable qu'il fait en après-midi ici! Puis on s'est installés sur des chaises longues à l'ombre pour lire des romans qu'ils avaient dans la "bibliothèque" de l'auberge, ce qu'on a fait tout l'après-midi jusqu'à ce qu'il fasse moins chaud. On a pris un kayak puis on est partis explorer les bolongs attenants! Il y avait moins de petits bras à explorer qu'on pensait mais le calme avec uniquement le bruit des oiseaux était très relaxant!
Avant le souper, on a discuté sur le quai devant le coucher du soleil avec une famille de Français au look aristocratique qui étaient ici depuis 6 mois pour le travail. Le poisson du souper était très bon, et encore plus lorsque dégusté dans le mignon jardin! On a regardé un peu les étoiles avant d'aller dormir au son des criquets!
5 mars, vous êtes sur le point de revenir, impatients même? K
RépondreSupprimerNon, pas vraiment, on aurait bien continué!
SupprimerFinalement, la classe économique en avion, ce n'est pas si mal...
RépondreSupprimerBaignade rafraîchissante, lecture à l'ombre, chants d'oiseaux... Je suis contente que vous puissiez (enfin) relaxer!
RépondreSupprimerMadeleine